Affronter l’adversite avec joie

Difficultés peuvent nous détruire ou nous fortifier. Elles peuvent nous rendre amers ou meilleurs. Puisque nous savons que l’adversité est inévitable et que l’observation nous montre qu’elle peut avoir des conséquences radicalement différentes, il faut que nous comprenions ce qui fait la différence.

L’adversité arrive sous toutes les formes. Mais elle arrive toujours. « Il n’y a rien de certain dans ce monde, sauf la mort et l’impôt » (Benjamin Franklin) et ce ne sont que les adversités courantes.

Je me souviens d’avoir lu un article sur une conférence organisée en souvenir de l’Holocauste. Le premier conférencier avait parlé, l’humeur morne et amère, peut-être déformée à juste titre par les épreuves de la vie dans le camp de concentration. Il n’y aurait rien d’étonnant, n’est-ce pas, que quelqu’un qui aurait vécu cette épreuve par le feu perde toute foi en l’humanité et en Dieu. Sa seule raison de vivre et de raconter son histoire était de mener les responsables devant la justice et d’aider à assurer que de telles atrocités n’arriveront plus jamais.

Mais la conférencière suivante était Corrie ten Boom. Elle aussi avait connu les horreurs des camps de concentration nazis. Elle y avait perdu sa sœur, avait vu et vécu une vie que personne ne devrait avoir à endurer – non à cause de sa race, mais à cause de sa compassion pour cette race. Après cette expérience, loin d’être amère, son visage et son langage brillaient de la joie et de la paix qu’elle partageait.

« Ce qui ne nous brise pas nous rend plus forts », a dit un philosophe allemand. Cela veut dire que les difficultés peuvent nous détruire ou nous fortifier. Elles peuvent nous rendre amers ou meilleurs. Puisque nous savons que l’adversité est inévitable et que l’observation nous montre qu’elle peut avoir des conséquences radicalement différentes, il faut que nous comprenions ce qui fait la différence.

Il est essentiel que nous nous préparions maintenant pour les tempêtes à venir. Voici trois attitudes et perspectives qui peuvent nous aider à faire face à l’adversité avec joie.

La reconnaissance. Lorsque de mauvaises choses arrivent, les bonnes choses restent. Lorsque les choses ne vont pas bien pour nous, elles sont souvent pires pour d’autres. Non, les problèmes d’autres personnes ne diminuent pas nécessairement le poids des nôtres, mais un des aspects les plus pénibles de l’épreuve et de la peine est la solitude. Être reconnaissant nous aide à nous rendre compte que nous ne sommes pas seuls dans nos souffrances. Et bien que les autres puissent se moquer de notre naïveté lorsque nous disons « Cela pourrait être pire, » avez-vous déjà vu une personne reconnaissante avec une mauvaise attitude ?

À l’opposé de la reconnaissance ce trouve l’idée de ce qui me revient de droit, ou simplement le droit. Le droit signifie qu’aucune mauvaise chose n’est méritée et aucune bonne chose n’est suffisante. Avec une telle attitude, nous sommes défaits même avant que l’adversité ne frappe.

La soumission, ou accepter ce qui arrive. Il vaut mieux l’apprendre tôt. Même les petits enfants ont besoin de découvrir que les choses ne se passent pas toujours comme ils le voudraient et qu’être déçu n’est pas une raison pour bouder ou faire des caprices. Lorsque des hommes comme Achab ou Absalom ne l’apprennent jamais, il est certain que le jugement de Dieu les brisera finalement parce qu’ils résistent et ne peuvent pas se soumettre. Nous enseignons donc à nos enfants à accepter un non sans dispute et sans faire la moue.

L’obéissance joyeuse d’un enfant grandit et se transforme en l’attitude de Job : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni ! » (Job 1:21). Dans la fable, les roseaux qui se sont courbés dans le vent ont survécu, alors que le chêne fort et rigide a été brisé par la tempête. Nous avons tous probablement observé et connu les épreuves de l’obstination têtue et le repos de la soumission. Mais courber et se soumettre peuvent indiquer simplement la faiblesse et le manque de courage si notre point suivant est absent.

L’objectif. Si les épreuves sont des caprices du destin aveugle, nos meilleures options sont de les combattre ou de les éviter. Mais s’il y a une raison pour la peine, elle est supportable. Victor Frankl a survécu trois années dans des camps de concentration nazis, même s’il y avait perdu sa femme, ses parents et un frère. Il pensait que la différence entre ceux qui ont surmonté leurs épreuves et ceux qui y ont succombé — soit par le suicide, soit par l’amertume — était dans une large mesure leur capacité de trouver un certain sens dans leurs expériences. Il a écrit : « Ceux qui ont trouvé un ‘pourquoi’ vivre peuvent supporter presque n’importe quel ‘comment’ . »

Par la foi en Dieu, et même si nous ne connaissons pas nécessairement toutes les raisons, nous comprenons qu’il y en a une. Comme nous dit le Livre de Jacques :

Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien (1:2-4).

La clé de la joie repose dans la connaissance que le bien peut sortir des épreuves ! Nous savons d’expérience que rechercher les buts exacts et précis de la souffrance est parfois peu judicieux. (Notre recherche du sens dans les épreuves des autres est même plus risquée.) En fin de compte, choisir la confiance que Dieu a un plan et l’exécute par amour est le seul chemin vers la paix. Lorsque Jean-Baptiste souffrait et posait des questions, Jésus a répondu : « Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » (Luc 7:23). Nous faisons confiance seulement à ceux que nous connaissons et aimons, donc notre lien de dévotion avec Dieu à travers les bons et les mauvais temps est essentiel.

Ce ne sont pas les circonstances donc, mais ce que nous choisissons d’en faire, qui déterminera la qualité de notre vie et le poids de l’adversité auquel nous faisons face. Ce n’est pas juste une parole en l’air, comme « Si la vie vous donne des citrons, faites de la limonade, » mais le choix, souvent difficile, d’accepter que Dieu, qui est toujours Maître de la situation, nous aime toujours ; même s’Il a permis que nous souffrions. « Voici, il me tuera, je n’ai rien à espérer ; mais devant lui je défendrai ma conduite » (Job 13:15). Nous appelons cela la foi et ce n’est pas toujours un choix facile. Mais même si l’amertume nous rend inactifs et brisés, le choix de la foi nous poussera en avant, vers la croissance et la joie.

Details
Language
Français
Author
H. Daniel Burkholder
Publisher
Lamp and Light
Topics

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