« Il est absolument nécessaire que les chrétiens sachent ce que sont les enseignements de la Parole inspirée, et qu’ils fassent de ces doctrines une partie de leur foi et de leur vie. Ce que nous croyons est important. »
La doctrine est un « enseignement », c’est-à-dire un « ensemble de notions qu’on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir une interprétation des faits, orienter ou diriger l’action humaine.1» Les organisations de tous types ont un ensemble de doctrines qui désignent les paramètres de l’organisation. Le non-respect de ces doctrines place la personne en dehors de l’organisation.
Sur le plan religieux, la doctrine est «un ensemble de croyances sur Dieu, l’homme, le Christ, l’Église et d’autres concepts connexes considérés comme faisant autorité et donc dignes d’être acceptés par tous les membres de la communauté de foi. 2 »
L’introduction de Doctrines of the Bible énonce bien l’importance d’une saine doctrine.
La bonne observation des enseignements de la Parole de Dieu dépend nécessairement de la bonne compréhension de la vérité. La doctrine chrétienne implique les commandements, les enseignements, les normes et les principes essentiels à la foi salvatrice et à la vie victorieuse…
En cette époque critique de tendances libérales et modernistes […] il est en effet essentiel que l’Église dispose d’un ouvrage de doctrines vitales qui sonne clair et qui soit exempt de l’influence néfaste de ces faux enseignements. Il est absolument nécessaire que les chrétiens sachent ce que sont les enseignements de la Parole inspirée, et qu’ils fassent de ces doctrines une partie de leur foi et de leur vie. Ce que nous croyons est important.3
La plupart des personnes religieuses sont d’accord pour dire que la doctrine est importante. Elles sont moins nombreuses à s’accorder pour dire que la doctrine doit régler notre pratique quotidienne. J. Ward Shank, dans un éditorial du Sword and Trumpet intitulé «Listening In on the Anabaptist Dialogue» (Écoute du dialogue anabaptiste), établit un lien entre la doctrine et la pratique. Il écrit : «Qu’estce qui constitue donc réellement l’essence de l’anabaptisme?» Il répond à cette question en citant l’Anabaptist Vision de H. S. Bender : «Le premier et le plus fondamental dans la vision anabaptiste était une conception de l’essence du christianisme en tant que disciple. C’était un concept qui signifiait la transformation de l’ensemble du mode de vie du croyant individuel. […] L’anabaptiste ne pouvait pas comprendre un christianisme qui faisait de la régénération, de la sainteté et de l’amour surtout une question d’intellect, de croyance doctrinale ou “d’expérience” subjective plutôt qu’une question de transformation de la vie. »
Shank poursuit en disant : «Pour la plupart, cet idéal est toujours élevé, ou au moins théoriquement. Mais il semble qu’il y ait plus de variations que jamais sur la nature de la non-conformité chrétienne, ou de la réponse à la culture mondiale actuelle. Cette disparité menace de nous diviser justement sur ce point de l’essence de l’anabaptisme, et si elle nous divise sur ce point, elle nous divisera également en ce qui concerne notre conception de l’Église. 4 »
Comment se fait-il que, dans de nombreux groupes conservateurs, les bonnes pratiques subissent plus de pressions pour changer que la bonne doctrine? Il y a plusieurs raisons possibles. Tout d’abord, nous reconnaissons que les bonnes pratiques vont souvent à l’encontre de notre nature charnelle. Nous voulons nous adapter à la société qui nous entoure.
Une autre raison est que notre pratique doit parfois changer en fonction de l’évolution des questions d’actualité. Si, comme le dit Shank, notre conception de l’Église se divise, nous remettrons en question l’autorité de l’Église pour diriger ces changements. Si nous ne voyons pas l’autorité de l’Église, nous aurons du mal à suivre sa direction et nous prendrons un chemin qui nous semble bon à nos propres yeux.
De plus, nous avons tendance à penser que nous pouvons séparer ce que nous croyons de ce que nous pratiquons. Par conséquent, nous mettons l’accent sur la doctrine au détriment de la pratique. Mais les actions d’un homme sont un bon indicateur de ce qu’il croit. Des attitudes négligentes et désinvoltes à l’égard de la sainteté se reflètent dans la tenue vestimentaire, le discours et le comportement. L’inverse est également vrai : un changement dans nos pratiques peut entraîner un changement dans notre vision des doctrines de l’Église.
La bonne doctrine et la bonne pratique ont toujours caractérisé les Églises bibliques. Les générations qui nous ont précédés ont été confrontées à la pression d’une dérive dans les bonnes pratiques, comme nous le sommes aujourd’hui. Un effort concerté de la part de nombreux individus a permis de maintenir et, parfois, de restaurer l’adhésion à l’Église aux normes bibliques. Puissent nos pratiques quotidiennes montrer que nous avons une saine doctrine.
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