La doctrine de la Trinité a été débattue pendant des siècles. Que pouvons-nous savoir sur la Trinité ?
On raconte qu’un dimanche matin, à la fin du culte, un petit garçon, perplexe, s’est tourné vers sa sœur et lui a dit : « Je ne comprends rien à toute cette discussion au sujet de trois en un et d’un en trois. »
« Moi non plus, répondit sa sœur, mais j’imagine que c’est comme pour notre mère : Elle est maman pour nous, Marie pour papa et Mme Dupont pour beaucoup d’autres. »
On doit féliciter cette petite fille pour avoir essayé d’expliquer un mystère qui continue de dérouter les plus sages.
Pourquoi les chrétiens tiennent-ils absolument à maintenir une doctrine qui semble être si incompréhensible ? Y a-t-il, dans la Bible, un seul verset révélant explicitement la trinité de Dieu ? Non, il n’y en a pas. Mais la Bible n’essaie pas non plus de prouver que Dieu existe. Certains faits nous prouvent néanmoins Son existence de façon catégorique. C’est pour la même raison que nous défendons la doctrine de la Trinité. Dieu fournit des preuves qui ne laissent pas d’autres choix à la foi chrétienne.
Non, on ne retrouve pas l’origine de cette doctrine dans la tête de certains théologiens. Cela n’est ni une découverte humaine, ni une simple déduction. C’est la Vérité révélée par Dieu !
Cette vérité n’a pas été révélée de façon directe et formelle. Comment l’a-t-elle été alors ? La Trinité nous a été révélée graduellement et petit à petit, comme beaucoup d’autres vérités spirituelles : elle est tout d’abord apparue en filigrane dans le récit biblique.
Un verset soulignant clairement la pluralité des personnes en Dieu, se trouve par exemple, dans un des premiers écrits divinement inspirés. « Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… » (Genèse 1:26). Si Dieu est une personne unique, pourquoi utiliser le pluriel ? De plus, le mot « dieu », bien que singulier en français, est au pluriel en hébreux. La construction de la tour de Babel provoque cette réponse de Dieu : « Allons ! descendons, et là confondons leur langage… » (Genèse 11:7).
Des siècles après cet événement, Ésaïe entendra Dieu dire : « … qui marchera pour nous ? » (Ésaïe 6:8). La pluralité des personnes en Dieu se reflète dans les pronoms personnels utilisés pour parler de Lui.
Dans plusieurs passages de la Bible, toute une série d’indices sous-entendent un peu plus exactement le nombre précis de cette pluralité. La bénédiction des prêtres, consignée en Nombres 6:24–26, est un de ces indices. Sa structure en trois temps contient la triple répétition du mot Seigneur. Il en est de même avec la triple répétition de l’exclamation des séraphins en Ésaïe 6:3 : « Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! »
Ces passages de la Bible ont préparé la révélation de la doctrine de la Trinité dans sa totalité. Celle-ci se trouve dans le Nouveau Testament : au moment du baptême de notre Seigneur (Matthieu 3:16–17), le Fils baptisé, l’Esprit descendu des cieux et la parole du Père sont clairement distincts les uns des autres. De plus, Jésus a assuré à Ses disciples : « … le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toute chose… » (Jean 14:26). Enfin, Luc, dans ses écrits, rapporte : « vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth… » (Actes 10:38).
Ces passages sont typiques du Nouveau Testament. Celui-ci se caractérise par de nombreuses références au fait que Dieu est trinitaire, c’est-à-dire un Dieu unique en trois personnes. Avec de telles indications bibliques, on ne devrait pas avoir besoin d’une déclaration catégorique pour établir une telle doctrine. La foi chrétienne s’appuie sur des témoignages, elle ne demande pas de preuves. Si je demande des preuves, je trahis le fait que j’avance par la vue plutôt que par la foi.
Le rejet de la divinité d’un seul des membres de la Trinité est en fait une attaque contre la Trinité elle-même. Prenez garde à l’enseignant qui refuse au Saint-Esprit le titre de Dieu ! Écoutez les paroles de Pierre, rapportées en Actes 5 et adressées à Ananias : « Pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit … ? ». Cette déclaration est bientôt suivie par : « Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. » Qu’elle est donc l’inévitable conclusion ? Le Saint-Esprit est Dieu !
Attention aussi à ceux qui nient la divinité de Jésus de Nazareth. Bien avant Son arrivée, les prophéties qui parlaient de Lui soulignaient très clairement sa dimension divine. « On L’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant… » (Ésaïe 9:5). Un autre de Ses noms est Emmanuel « … ce qui signifie Dieu avec nous » (Matthieu 1:23). Écoutez aussi l’Évangéliste, Jean : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu » (Jean 1:1). Très vite, Jean identifie la Parole avec Jésus de Nazareth.
Le rejet de la divinité du Christ n’est pas anodin. Christ a Lui-même donné à Ses disciples cet avertissement qui s’adresse à tous : « … si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés » (Jean 8:24).
Nous avons souligné plus haut comment la connaissance de la nature trinitaire de Dieu avait été révélée. Cette connaissance a été acquise non pas grâce à des spéculations humaines, mais, comme il a été démontré, par une révélation divine. Comment ces révélations nous ont-elles été transmises ? De deux façons : par des paroles et par des faits. Après avoir étudié Sa révélation par la parole, nous nous tournons vers Sa révélation par les faits.
Alors que le plan du salut approche de son point culminant, des événements d’une importance incroyable commencent à avoir lieu. À Bethléem, Dieu le Fils entre dans l’histoire humaine. Et à Jérusalem, le jour de la Pentecôte, Dieu l’Esprit entre dans la vie des hommes apportant avec Lui une nouvelle dimension. En conséquence de ces événements historiques, les hommes et les femmes rencontrent personnellement le Fils et le Saint-Esprit d’une façon inédite. Bien que le terme trinité n’ait pas encore été créé à ce moment-là, la rencontre avec Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit possédait déjà un caractère profondément trinitaire. Ces croyants, tout juste instruits, sont absolument convaincus que Dieu a visité l’humanité en Jésus. De plus, ils croient que le Père et le Fils habitent les fidèles par l’Esprit. Galates 4:4–6 nous éclaire nettement sur ces événements : « … Dieu a envoyé son Fils… et… l’Esprit de Son Fils … ». On retrouve ici les trois personnes de la Trinité dans leur ordre habituel : Père, Fils et Saint-Esprit. Les actions de Dieu rejoignent donc Ses paroles pour témoigner de Sa nature trinitaire.
La croyance en la Trinité n’est pas de la naïveté. C’est au contraire la foi chrétienne qui prend Dieu au pied de la lettre. Comme le démontrent les preuves que nous avons citées plus haut, Dieu s’est révélé comme Dieu Trinité. Refuser de simplement croire Sa parole fait de Lui un menteur (1 Jean 5:10). La seule façon de voir Dieu, est de Le voir comme une tri-unité, comme un être divin trois en un, et comme un seul Dieu en trois personnes. Cette croyance a toujours été une des caractéristiques de la foi chrétienne orthodoxe.
Il faut souligner que croire en la Trinité ne suppose pas un rejet du monothéisme. L’unicité de Dieu est une idée que Dieu Lui-même a cherché à inscrire, d’une manière indélébile, dans le cœur de tous les Israélites. Leur situation de petite population monothéiste encerclée par une mer de peuples polythéistes, en faisait un absolu de la foi. On retrouve cet absolu dans le Nouveau Testament : « Car il y en a trois qui rendent témoignage : l’Esprit, l’eau et le sang et les trois sont d’accord » (1 Jean 5:7). Les auteurs du Nouveau Testament sont tous, à une exception près, des Juifs strictement monothéistes. Pourtant, leurs écrits inspirés reflètent clairement le concept de la Trinité. Cela montre que le monothéisme et le trinitarisme sont en effet compatibles. Non, la personne qui croit en la Trinité n’adore pas trois dieux, mais bien un seul et unique Dieu qui existe éternellement en trois personnes. Ceci ne veut pas dire non plus que l’on divise l’Être divin en trois parties comme si chaque personne de la Trinité était en fait un tiers de Dieu. Au contraire, chaque personne est reconnue comme étant complètement et absolument Dieu (Colossiens 2:9). Bien que distinctes les unes des autres, elles sont toutes une dans leur essence et d’un rang égal toutes les trois.
Pourtant, n’y a-t-il pas des passages présentant Christ comme inférieur à Son Père ? Christ n’a-t-Il pas Lui-même admis : « … le Père est plus grand que moi » (Jean 14:28) ? La contradiction apparente que cette affirmation implique, disparaît lorsque l’on se souvient que Christ était à la fois pleinement homme et pleinement Dieu. Sa nature humaine était loin d’être égale à celle du Père. Mais en devenant humain, Christ n’a rien perdu de Sa divinité, bien qu’il y ait des indications montrant qu’Il s’est soumis à une subordination fonctionnelle temporaire. Cette subordination ne Lui a rien enlevé de Son égalité inhérente avec Dieu le Père.
On trouve dans l’Histoire de nombreuses distorsions du concept trinitaire de Dieu. Beaucoup des distorsions actuelles suivent les mêmes plans généraux que les distorsions historiques. Tout rejet de la personne ou de la divinité du Père, du Fils ou du Saint-Esprit est un rejet de la Trinité elle-même et doit être considéré comme une hérésie spirituellement dangereuse.
Malheureusement, la doctrine de la Trinité a quelquefois souffert par la faute de ceux-là même qui se disaient ses amis. Dans certains cas, par exemple, on donne l’impression que Dieu le Père et Dieu le Fils sont d’une nature différente. C’est une erreur : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même… » (2 Corinthiens 5:19). Les personnes de la Trinité ne diffèrent l’une de l’autre ni en attributs ni en nature.
Comment la Trinité opère-t-Elle ? Les personnes de la Trinité remplissent-elles leurs fonctions séparément ou conjointement ? Chacune est-elle limitée exclusivement à une sphère d’activité qui Lui est propre ? Il n’est pas rare de tomber sur des déclarations qui tentent de délimiter une sphère de compétence appartenant à chaque personne de la Trinité. Il y a peut-être un certain fondement dans cette idée, mais on doit faire attention à ne pas se représenter les trois personnes divines comme si elles agissaient indépendamment l’une de l’autre. Un homme de Dieu très estimé soutenait « que chaque personne de la Trinité fait ce que Dieu fait. » Bien que ce commentaire soit difficile à expliquer, il a une racine biblique. Il suffit de penser à cette merveilleuse promesse conditionnelle rapportée dans Jean 14:23 : « … nous [le Père et le Fils à travers l’Esprit] viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » On a souvent cherché à illustrer la Trinité en utilisant des analogies et des images. Sans condamner cette pratique, il est nécessaire de souligner qu’il n’existe, en fait, aucune analogie parfaite qui puisse illustrer la Trinité. Dieu Lui-même souligne l’impossibilité d’une quelconque analogie. « À qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble ?… » (Ésaïe 40:25). Marie, la mère de la petite fille de laquelle nous avons parlé précédemment, ne peut en aucun cas être comparée à la Trinité parce qu’elle ne pourra jamais être plus qu’une seule personne.
La foi en la nature trinitaire de Dieu est quelquefois remise en question parce qu’elle est difficile à saisir. Mais l’incapacité de l’homme à comprendre la Trinité ne devrait jamais être une excuse pour ne pas y croire. Devons-nous attendre de comprendre l’électricité avant de l’utiliser ? Non. Alors, soyons cohérents aussi dans la foi.
Les chrétiens reconnaissent facilement que la nature trinitaire de Dieu est un mystère. Aucune image ou explication ne pourra jamais l’éclaircir. Mais, au lieu de nous en excuser, nous voyons ce mystère comme une preuve supplémentaire que c’est de ce Dieu dont nous avons besoin et qu’en fait nous voulons... un Dieu plus grand que notre compréhension. Si nous pouvions Le comprendre dans Sa totalité, Il ne serait ni assez digne de nos louanges ni assez grand pour être notre Dieu.
Ce que nous avons rapporté dans ce texte est plus qu’une simple connaissance des faits : C’est une vérité qui nous réconforte. Parce que c’est en effet réconfortant de savoir que notre Dieu n’est pas un solitaire. Qu’Il soit une Trinité nous montre qu’Il aime la compagnie. Il constitue en Lui-même un cercle d’intimité et savoir qu’Il souhaite m’inclure dans cette intimité donne un sens à ma vie. Apprendre comment les trois personnes divines travaillent ensemble pour mon bien m’apporte un sentiment de sécurité. Connaître la parfaite unité qui existe dans la Trinité fournit aux croyants un modèle à suivre. Le cri du cœur de Jésus, c’est que les croyants soient unis comme Lui et le Père le sont. Quand on connaît le plan du salut, on se demande comment Dieu aurait pu accomplir ce grand plan de rédemption s’Il n’avait pas été trinitaire.
Cher lecteur, êtes-vous prêt, avec moi, à affirmer que notre Dieu trine est Dieu ?
— Merle Ruth
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