Plusieurs âmes se sont débattues pour suivre leur conscience dans une affaire ou encore pour se soumettre à une autorité légitime, mais cela à l’opposé de leur conscience. Lequel est plus important : nous soumettre à notre conscience, ou nous soumettre à l’autorité que Dieu a choisie pour nous ? Cela devient une question actuelle quand l’autorité humaine nous demande de faire ce que notre conscience nous dit être mal, ou bien nous interdit ce que notre conscience nous dit être bon.

L’exemple qu’on trouve dans les 4e et 5e chapitres des Actes, ne nous enseigne-t-il pas à toujours obéir à notre conscience plutôt qu’à l’autorité humaine ? Pierre et les autre apôtres ont dit aux autorités juives : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5:29). Mais l’affaire n’est pas toujours aussi évidente.

Il est vrai que la conscience est ultimement plus supérieure que toute autorité humaine en soi. Notre cheminement chrétien commence par une conscience purifiée. Par le repentir et la foi, la conscience accablée est purifiée par le sang du Christ (Hébreux 9:14). Dans le baptême, la bonne conscience donne une réponse (alliance ou Bund en allemand) à Dieu. (Voir 1 Pierre 3:21). Toute notre vie chrétienne, du commencement jusqu’à la fin, est une vie qui s’efforce à vivre en bonne conscience devant Dieu (1 Timothée 1:5). C’est par cette union avec Dieu qu’Il nous appelle à vivre en paix les uns avec les autres comme le corps du Christ (Colossiens 3:15). Il est très important que nous ne fassions rien ou ne nous soumettions à rien qui nous prive de la paix avec Dieu.

Cependant, en disant cela, il faut bien comprendre ce que nous disons. Cela signifie-t-il que je considère ma conscience supérieure au discernement de ceux que Dieu a placés en autorité sur moi-même — que ce soit mes parents si je suis enfant, ou mon mari si je suis sa femme, ou l’Église dont je suis membre ? Cela signifie-t-il que je dois, par moi-même, ignorer les autorités légitimes chaque fois que leur décision trouble ma conscience personnelle ?

Il est vrai que nous devons faire notre possible afin d’avoir une conscience tranquille, mais il est tout aussi vrai que cela peut aller jusqu’aux extrêmes, surtout dans notre temps, où nous avons tendance à honorer l’individualité jusqu’au point où nous limitons ou perdons totalement le principe de l’autorité. Nulle part cela n’est plus en évidence que dans le domaine de l’autorité de l’Église.

L’érosion de l’autorité dans la société actuelle est très évidente. Malheureusement, cet esprit pénétrant a influencé plusieurs soi-disant chrétiens. Le soi est exalté et l’autorité dénigré, surtout dans l’autorité de l’Église. Beaucoup de gens qui croient encore dans la nécessité de l’autorité dans la famille, la rejettent entièrement dans l’Église.

L’ordre de Dieu

Bien qu’on attaque le principe de l’autorité de l’Église aujourd’hui, il faut que ce principe reste solide pour que l’Église survive. C’est un aspect de l’autorité même du Christ, vécu dans la vie de tous les jours ici sur terre. Ce principe est tellement tissé serré dans les Écritures du Nouveau Testament que son exclusion effilerait une partie essentielle de l’œuvre de Dieu dans Son Église. L’autorité de l’Église est un des fondements de l’ordre de Dieu. Elle n’est certainement pas moins importante que le principe d’ordre et d’autorité dans la famille chrétienne.

Quand il est question d’ignorer une autorité pour favoriser notre conscience, nous devons comprendre le sérieux de la destruction de l’ordre établi par Dieu. Nous devons aussi comprendre clairement que toute autorité vient de Dieu (Romains 13). Cela est vrai du gouvernement mondain, mais encore plus de l’autorité de l’Église et de la famille (Matthieu 18:17 ; Colossiens 3:18–22).

Les enfants doivent se soumettre à leurs parents (Éphésiens 6:1), les femmes à leurs maris (Colossiens 3:18), et les membres de l’Église à leurs ministres (ou, plus exactement, à l’Église, car les ministres ne sont que des serviteurs oeuvrant avec la voix de l’Église — Hébreux 13:17; Deutéronome 17:12–13). L’ensemble de l’Église doit se soumettre au Christ, sa tête. Effectivement, cela est le plan de Dieu.

En plus, Dieu est un Dieu d’ordre. Même Sa création le révèle. Le soleil, la lune, les planètes, la marée et toutes Ses œuvres manifestent Son ordre impressionnant. De façon étonnante, Dieu a maintenu un certain degré d’ordre dans le gouvernement séculier à travers les millénaires malgré la corruption et l’état déchu de l’homme. Sans doute, sans la main de Dieu qui préserve le principe de l’autorité chez les responsables, le monde serait déjà arrivé à sa fin.

Les Écritures semblent indiquer que la fin viendra quand le désordre et l’anarchie remplaceront le principe de l’autorité (2 Timothée 3; 2 Thessaloniciens 2). Si l’ordre est si essentiel même dans le monde des ténèbres, combien plus l’est-il encore parmi les enfants de lumière dans l’Église même de Dieu ? Parmi le peuple de Dieu, l’ordre doit surpasser celui du monde.

L’ordre continu est impossible sans une autorité établie. La vie demande des décisions sans nombre, et il faut qu’un responsable les prenne. Partout où il y a des gens, il y aura des opinions différentes sur la manière de décider certaines questions. Les autorités sont responsables de prendre la décision finale et de voir à son exécution. Sans l’autorité établie, il y aurait désordre, manque d’intérêt et incertitude.

Autorité est simplement un autre mot pour responsabilité. Si on nomme quelqu’un responsable pour un tel domaine, on lui donne aussi l’autorité sur cela. Il en est responsable et doit rendre compte de ses actes. S’il est responsable de prendre une décision finale, il a aussi l’autorité de la prendre et il doit rendre compte de cette décision.

Ce n’est pas un concept négatif

Quand nous sommes en soumission, il faut comprendre que le poids de la responsabilité demeure plus sur les autorités que sur nous. Il faut qu’elles considèrent d’autres facteurs et d’autres personnes en dehors de nous-mêmes. Étant humains, à l’occasion celles-ci, ne géreront pas les affaires de la meilleure façon. Nous devons nous rappeler l’importance de préserver le principe de l’ordre de Dieu, bien plus que d’avoir la meilleure décision en dehors de cet ordre.

Nous devons faire attention à ce que la conception négative de l’autorité du monde actuel,, n’influence pas notre vision de l’Église. L’autorité selon Dieu n’est pas négative — elle est un principe bon et juste qui protège, bénit et édifie l’Église et la famille. Si nous affaiblissons ou perdons ce principe, nous engendrons l’effondrement éventuel de la famille ou de l’Église.

Voici une question à laquelle nous devons prêter attention. Si nous nous découvrons en train de miner ou de résister à l’autorité, nous devrions savoir que nous ne résistons pas à des faibles humains, mais à Dieu Lui-même (Romains 13:2). Pierre et Jude nous avertissent des faux enseignants qui méprisent l’autorité et ne craignent pas de se répandre en injures contre ceux que Dieu a nommés. On condamne de telles personnes (2 Pierre 2:10; Jude 10–13). Si nous, de quelque façon que ce soit, nous compromettons le principe divin de l’autorité donné par Dieu, nous devenons de faux enseignants dans la même condamnation.

C’est seulement quand nous comprenons clairement et respectons le principe de la sainte autorité que nous pouvons discerner correctement la question difficile posée au début. Il faut que notre conscience apprécie l’importance de la sainte autorité. Nous ne pouvons pas simplement mettre de côté l’autorité pour plaire à notre conscience personnelle.

Cela devient encore plus important quand nous nous rendons compte que la conscience personnelle n’est pas un guide infaillible. La conscience est au moins partiellement dépendante de notre compréhension personnelle de la question. Il y a des moments où nous nous humilions et nous nous fions moins à notre propre compréhension, et ainsi découvrons la paix par la soumission à une décision avec laquelle nous n’étions pas à l’aise auparavant.

C’est vrai. Notre objectif ultime doit toujours être de permettre à la paix de Dieu de gouverner nos cœurs. Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas posséder cette paix sauf si tout va exactement selon notre conscience. Un objectif de l’autorité de Dieu est de renforcer, et non d’affaiblir, Sa paix dans les cœurs des fidèles de Son peuple. Quand nous comprenons et acceptons cela correctement, cela libère notre conscience des soucis inutiles.

Jacques écrit à ce sujet dans son troisième chapitre. Le plus grand jugement reste avec ceux qui ont la responsabilité. Pierre en parle aussi quand il écrit : « Que nul de vous, en effet, ne souffre comme... s’ingérant dans les affaires d’autrui » (1 Pierre 4:15). Dans le grec originel, et dans la traduction allemande de Luther, il est clair que cela signifie de prendre pour nous-mêmes le poids ou les devoirs intentionnés pour l’office d’un autre, tel qu’un évêque. Quand nous nous consacrons à ce qui est vraiment notre responsabilité ou notre appel, la paix peut nous gouverner. Mais quand nous sortons de notre place, nous pouvons accabler inutilement notre conscience et arriver à ne pas seulement souffrir, mais aussi à perturber l’ordre de Dieu.

Une attitude de soumission

Cela ne signifie pas que nous devons obéir à tout ce que l’autorité humaine nous demande sans la questionner. À certaines occasions nous devons dire avec les apôtres : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. » Cependant, quand nous utilisons ces paroles, il faut avoir la plus grande conviction et aussi agir dans un esprit de soumission !

Les apôtres ont mis l’accent sur l’obéissance. « Il faut obéir. » Ce sont des paroles de soumission et non pas de mépris. Quand notre autorité humaine est en conflit avec l’autorité de Dieu, il est très important que nous ayons un esprit droit et éclairé. Il faut que nous soyons certains qu’il serait mauvais d’obéir et que tous voient clairement que c’est l’esprit de soumission qui nous motive.

Pour que cela soit manifesté, il faut que notre vie et notre attitude soient un exemple cohérent de la soumission volontaire dans tous les domaines. Nous devons faire attention de ne pas encourager de quelque façon, un esprit d’indépendance, en nous servant de notre conscience personnelle comme excuse pour notre indépendance. Nous devons avoir l’attitude des femmes pieuses et soumises dont Pierre écrit : « Femmes, soyez de même soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n’obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, en voyant votre manière de vivre chaste et réservée » (1 Pierre 3:1–2).

Nous pouvons constater trois points dans ces versets :

1. Nous devons manifester plus de soumission, non moins, dans tous les domaines quand les autorités humaines sont en conflit avec l’ordre de Dieu.
2. En conscience, si nous nous déclarons opposés à ce que notre autorité humaine nous commande de faire, personne ne croira à notre sincérité sauf si notre attitude et notre conduite reflètent toujours la soumission volontaire.
3. Il faut que nous soyons motivés par l’esprit de réserve (crainte) et de douceur plutôt que par celui d’indépendance.

En dernier lieu, mais pas de moindre importance, quand la conscience est en conflit avec l’autorité, il est presque toujours préférable de faire appel à l’affaire humblement. Il faut être certain que nous agissons dans un esprit de supplication et non dans un désir d’expliquer aux autres comment ils doivent penser. Daniel nous donne un bon exemple de cela. Sa conscience ne lui permettait pas de manger la viande du roi. Il n’a pas manifesté un esprit indépendant et n’a pas dit d’un ton de défi : « Je refuse de la manger! » Au contraire, il a supplié l’officier du roi avec un esprit de soumission et de coopération, cherchant un alternatif acceptable à l’autorité et à sa conscience.

L’officier pouvait comprendre que Daniel n’était pas obstiné, et il a accordé la demande de Daniel. Cela n’arrive pas toujours, mais nous devons toujours manifester une attitude de soumission comme Daniel.

En plus, dans plusieurs instances d’un conflit entre la conscience et l’autorité, la chose qui manque le plus est tout simplement la communication. Cela est surtout dommage quand les autorités sur vous sont des croyants fidèles, nos parents, nos maris ou nos ministres dans l’Église. Sauf si le mari ou l’Église est en erreur ou apostat, quand on supplie et quand on communique ce qui trouble son cœur, la communication seule mène souvent à la résolution du problème.

Soit que ceux en autorité sur nous deviendront convaincus (si notre conscience est vraiment fondée sur la Parole de Dieu), soit que notre discussion sincère nous permette de comprendre la situation différemment. Heureusement, la paix de Dieu peut encore gouverner nos cœurs pendant que nous trouvons humblement notre juste place dans le royaume de Dieu. Nous pouvons avancer vêtus d’une robe de louange au lieu d’être accaparés d’un esprit lourd.

En vérité, l’appel à la soumission est plus sûr que l’appel à l’autorité (Jacques 3). Que Dieu nous accorde la grâce de vivre cet appel, malgré les difficultés, pour que la paix de Dieu puisse vraiment gouverner nos cœurs.

— par un évêque “Conscience or Submission:

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